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Nous voici sur le Pont-neuf, qui porte bien son nom.
A Paris, c'est le premier pont de pierre et surtout le premier qui n'est pas encombré de constructions diverses, assumant pleinement son rôle de voie de communication.
C'est également l'apparition des premiers trottoirs, inaugurant un partage de l'espace public.
Trente ans de travaux interrompus par les guerres civiles :
la construction du Pont-neuf fut difficile et coûteuse.
Henri IV détourna un impôt de la Ville sur le vin (prévu pour équiper Paris de fontaines !) afin d'en achever le financement. En juin 1603, le pont n'est pas terminé, mais le tablier est posé et le roi l'emprunte :
« Le vendredy, 20 de ce mois, le roy passa du quay des Augustins au Louvre par-dessus le Pont-Neuf, qui n'estoit pas encore trop assuré, et où il y avoit peu de personnes qui s'y hasardassent. Quelques-uns, pour faire l'essai, s'estoient rompu le col et tombez dans la rivière, ce que l'on remontra à Sa Majesté, laquelle fist réponse qu'il n'y avoit pas un seul de tous ceulx-là qui fussent roy, comme luy. »
Les rues des villes s'élargissent petit à petit : la rue Dauphine qui prolonge le Pont-neuf, est large de 10 mètres, mais une trentaine de rues parisiennes seulement mesurent au moins 5 mètres de large.
Les saillies en question sont les constructions qui sont en avant de la ligne verticale des bâtiments au-delà de l'alignement et ne sont pas à l'aplomb de leurs fondements. Divers édits et ordonnances royales (de 1554 à 1607) limitent ou interdisent les encorbellements, mettent en place des règles d'alignement qui visent à élargir les voies.
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