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Le XVIIIème siècle sonne le glas de la ville médiévale. Sous la poussée démographique, on démolit les remparts, on intègre les faubourgs, les nouveaux quartiers sont conçus sur un plan hippodamique rationnel.
On construit des places, on éclaire les rues, on élargit les voies (un règlement de 1783 interdit de construire à Paris des rues de moins de 9,75 mètres de large).
Combien l'abord de Paris démentit l'idée que j'en avais !
La décoration extérieure que j'avais vue à Turin, la symétrie des rues, la beauté et l'alignement des maisons, me faisaient chercher, à Paris, autre chose encore. Je m'étais figuré une ville aussi belle que grande, de l'aspect le plus imposant, où l'on ne voyait que de superbes rues, des palais de marbre et d'or. En entrant par le faubourg Saint-Marceau, je ne vis que de petites rues sales et puantes, de vilaines maisons noires, l'air de la malpropreté, de la pauvreté, des mendiants, des charretiers, des ravaudeuses, des crieuses de tisanes et de vieux chapeaux.
Tout cela me frappa d'abord à tel point, que tout ce que j'ai vu depuis à Paris de magnificence réelle n'a pu détruire cette première impression, et qu'il m'en est toujours resté un secret dégoût pour l'habitation de cette capitale.
Jean-Jacques Rousseau : Les Confessions (1765-1770).
La grande noblesse de robe et les grands négociants se font bâtir de luxueux hôtels particuliers.
Les cimetières sont transférés hors des villes. Les grandes villes sont divisées administrativement en paroisses et en quartiers.
C'est la naissance de l'urbanisme.