Fr : version française / En: english version
Conspué quand on n'a pas besoin de lui, attendu comme le messie quand on l'appelle, la tâche du policier est bien ingrate.
Créée par Philippe Auguste en 1254, le chevalier du guet , assisté de 20 sergents à cheval et 26 sergents à pied, préside aux destinées du premier corps de police urbaine, chargé également de rendre la justice ordinaire.
Depuis, les missions de la police ont évolué. Colbert, en 1667, nommant Gabriel Nicolas de la Reynie au poste de lieutenant de Police de Paris, les définit ainsi : "La police consiste à assurer le repos du public et des particuliers, à protéger la ville de ce qui peut causer des désordres"...
Une des causes qui entravait le plus la marche de la justice ordinaire était le privilège reconnu aux églises de servir d'asile aux malfaiteurs ; il suffisait même pour être en lieu franc, d'avoir passé le bras dans l'anneau ou le marteau de la porte de l'église.
Cet usage, fondu sur le respect mal entendu pour le lieu saint, prouve jusqu'à quel point on peut abuser du nom sacré de la religion, et combien l'Eglise, quand elle intervient sur les affaires temporelles, peut causer de maux à la société.
Ce n'est que sous Louis XII (surnommé le Père du Peuple, règne de 1498 à 1515) qu'on a vu disparaître les abus odieux résultant de l'exercice du droit d'asile.
Honoré Frégier : Histoire de l'administration de la police de Paris, depuis Philippe-Auguste jusqu'aux États généraux de 1789, ou Tableau moral et politique de la ville de Paris durant cette période, considéré dans ses rapports avec l'action de la police (1850).
Des sergents de ville aux gardiens de la paix, des hirondelles à la Police Urbaine de Proximité, une corporation qui n'est pas prêt de disparaître !