Le Casanova de Fellini est une libre adaptation des mémoires de Casanova réalisé en 1976 avec Donald Sutherland dans le rôle titre.
Il s'agit d'une des plus grandes superproductions de Federico Fellini, entièrement tournée aux studios de Cinecittà : 1000 costumes, 600 perruques, une équipe technique de 200 personnes, 2500 figurants pour un budget colossal... Il a obtenu l'Oscar des meilleurs costumes en 1976.

2 ½ heures durant, Casanova y est montré comme une victime consentante de sa réputation, enchaînant les relations amoureuses dans une Europe en proie à une aristocratie décadente. Il trompe son ennui sans y parvenir, reléguant les joies de la chair à une pratique gymnique en compagnie de partenaires aux plastiques (j'allais dire polymères) ahurissantes mais à l'expressivité proche de celle de poupées gonflables.

A sa sortie, le film n'est pas très bien accueilli par la critique, déroutée par l'outrance des personnages et des décors et par la longueur du film. Depuis, certains y voient un chef d'œuvre du maestro.

« Dans un premier temps, j'avais pensé confier le rôle à Gian Maria Volonté (...) Mais des glissements de planning successifs nous avaient menés à une rupture des contrats. Aussi ai-je attribué le rôle de Casanova à Donald Sutherland, une grande asperge spermatique à l'œil d'onaniste : tout ce qu'on peut imaginer de plus éloigné d'un aventurier et donjuan comme Casanova, mais cependant un acteur sérieux, préparé, professionnel. » (extrait d'une interview de Fellini)

Federico Fellini, réalisateur italien, né à Rimini en 1920, est issu d'une famille de la petite bourgeoisie.
Attiré par le journalisme et le dessin de presse, il s'installe à Rome en 1939. Après-guerre, il fait ses débuts dans le cinéma en tant que scénariste sous la houlette de réalisateurs néoréalistes tels Roberto Rossellini ou Alberto Lattuada.
Il commence à réaliser ses propres films au début des années 50 (Les feux du music-hall, Le cheik blanc, Les vitelloni) et rencontre son premier succès avec La strada qui met en scène sa femme Giulietta Masina et Anthony Quinn. Fellini remporte la palme à Cannes en 1960 grâce à La dolce vita avec Marcello Mastroianni (qui deviendra son acteur fétiche) et la plantureuse Anita Ekberg. Avec Huit & demi, il s'éloigne du cinéma réaliste au profit de la mise en scène de ses souvenirs, de ses fantasmes ou de ses souvenirs fantasmés dans des films oniriques (Le satyricon de Fellini, Fellini Roma, Amarcord, Le Casanova de Fellini, La cité des femmes, Et vogue le navire...).
Dans ces films, il impose un style jubilatoire et provocateur à contre-courant des habitudes cinématographiques de l'époque : il persiste à tourner en studio, à Cinecittà, et prend un malin plaisir à montrer les artifices du cinéma dans des séquences dont la démesure devient une marque de fabrique, au point que le langage courant qualifie de « fellinien » tout personnage ou situation outré.
Il meurt à Rome en 1993 après avoir remporté un Oscar pour l'ensemble de son œuvre.