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Héritage d'une occupation continue depuis le néolithique mais aussi des années troubles du haut Moyen-Âge, les villes européennes sont au même moment souvent étroites, sombres et tortueuses. Pourtant, là comme ailleurs, le rêve de ville protégée par des remparts n'en est pas moins tout-puissant.
Vint alors un des anges aux sept coupes pleines des sept fléaux suprêmes ; il se mit à causer avec moi : "Viens, me dit-il, que je te montre la Fiancée, l'Epouse de l'Agneau". Il me transporta en esprit sur une grande et haute montagne et me fit voir la ville sainte de Jérusalem, dont les pentes descendaient du ciel, d'auprès de Dieu, dans toute la gloire de Dieu. Elle avait l'éclat d'une pierre très précieuse, telle que du jaspe cristallin ; elle avait une grande et haute muraille, à douze portes, gardées par douze anges, et portant gravés les noms des douze tribus des fils d'Israël.
(...) Mon interlocuteur tenait un roseau d'or en guise de mesure pour arpenter la ville, ses portes et sa muraille. Or la ville était bâtie en carré, sa longueur égalait sa largeur. Il arpenta donc la ville avec son roseau, et trouva douze mille stades ; largeur, longueur et hauteur étaient égales. Il en mesura aussi la muraille, cent quarante quatre coudées, à l'échelle humaine qu'employait l'ange.
La muraille était construite en jaspe, et la ville était d'or, pur comme du cristal ; les soubassements du mur de la ville étaient diaprés de toutes sortes de pierres précieuses (...)
Chacune des douze portes étaient faites d'une seule perle ; l'avenue de la ville était d'or pur, comme du verre transparent.
Mais je n'y ai pas vu de temple, car le Seigneur Dieu Dominateur en est le temple, ainsi que l'Agneau. La ville n'a d'ailleurs besoin ni du soleil ni de la lune pour l'éclairer, car la gloire de Dieu l'illumine, et sa lampe est l'Agneau.
Extrait de "L'apocalypse selon Saint Jean", traduction des moines de Maredsous.
La Jérusalem céleste, attente anxieuse de tous les chrétiens, utopie différée puisque postérieure à l'Apocalypse, n'est-elle pas la représentation du Paradis ?