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Au même moment, d'autres inventions voient le jour. Symbolique du mouvement hippie, est lancé en Inde du sud la construction de la ville utopique d'Auroville.
Véritable « anarchie divine » pour reprendre les mots de « la Mère », sa figure tutélaire, Auroville est une tentative teintée de mysticisme de mise en œuvre des idéaux des années 1970. Le communautarisme hippie continue dans les années suivantes à générer bien d'autres utopies urbaines, telle Arcosanti en Arizona, bâtie en plein désert sur le concept de l'architecte Paolo Soleri d'arcology, mot-valise réunissant architecture et écologie.
Créée par le philosophe et gourou Sri Aurobindo, Auroville, la cité de l'aurore, près de Pondichéry, sera la ville de la paix et de l'harmonie, une capitale du "bonheur au-dessus de toute croyance, de toute politique et de toute nationalité". Soutenu par l'UNESCO dès sa création en raison de son utopie cosmopolite, le projet naît en 1968 grâce au don de l'Etat indien d'un terrain de 25 km2.
Selon un de ses concepteurs, l'urbaniste français Roger Anger : "La notion de ville ne doit pas, à Auroville, se confiner dans des formes rigides et préétablies, mais au contraire permettre toutes les libertés d'organisation autour d'un point d'attraction magnétique qui symboliserait son message. Ce point d'attraction sera le grand sanctuaire, ou temple de la vérité, qui se dressera au centre de la ville spirituelle.
A partir de là, nous avons opté pour un plan d'urbanisme radioconcentrique qui s'organise autour de ce jardin de l'unité. »
Disposées autour de ce centre spirituel, le Matrimandir, 4 zones sont prévues : habitation, culture, activité, cité internationale sont prévues. Aujourd'hui, un peu plus de 2000 personnes y vivent, les indiens représentant un gros tiers de la population totale, les autres provenant d'une quarantaine d'autres pays.