Scénario et adaptation de Marie Devort et Denis Amar. Dialogues de Marie Devort.
Avec Lambert Wilson, Claudia Cardinale, Robert Hirsch, Bernie Bonvoisin, Philippe Leroy-Beaulieu...
Hiver 1954, -15 degrés, L'Abbé Pierre, ancien député, ancien résistant et fondateur des Chiffonniers Bâtisseurs d'Emmaüs...
Denis Amar, comme le sous-titre du film le dit, veut nous faire partager le féroce combat, nous montrer la ténacité sans limites de cet abbé laïc, à faire adopter par le Sénat, son projet de construction de cités d'urgence, pour mettre à l'abri les plus démunis, au cœur d'un hiver terrible.
Et de la ténacité, il lui en faudra des tonnes, face à des politiciens désintéressés du peuple, murés dans la chaleur de leurs cabinets douillets, cigares au bec, ne pensant qu'à donner une priorité absolue aux moyens de production...
Un combat très contemporain, donc. Tenace, l'Abbé Pierre l'est assurément, mais il est aussi très intelligent et, en précurseur génial du charity business, il saura utiliser les leviers des médias de l'époque : radio et actualités filmées.
Denis Amar appuie son discours par des passages incessants d'un monde à l'autre: de ceux qui ont tout à ceux qui n'ont rien, de ceux qui se paient le luxe d'être aveugles à ceux qui ont perdu jusqu'à l'espoir. Le film nous entraîne à la colère, à l'indignation, au refus d'une loi illégale et atteint, comme l'Abbé, son but : les politiques seront contraints de céder ! Est-ce que tout est réglé pour autant ? La scène de montage des tentes, la distribution de repas aux affamés, la mort de froid d'une femme et celle d'un bébé, nous plongent dans la réalité actuelle et ce qui est devenu un marronnier des médias aujourd'hui ! Et c'est bien là, le principal message du film.