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Musée historique de l'environnement urbain

Le jardin des délices

Jérôme Bosch

Le jardin des délices - Jérôme Bosch

1510
220 x 195 cm
Peinture sur bois (triptyque)
Musée du Prado, Madrid, Espagne
© Hans Hinz - ARTOTHEK

Cette œuvre est exposée dans Le bain

L'œuvre

Le Jardin des Délices, triptyque peint entre 1500 et 1505, en est un exemple merveilleux. Au texte de la Bible, Bosch ajoute des personnages pittoresques et des créatures imaginaires.
Ces inventions d'une grande richesse, souvent drôles et truculentes, parfois triviales, nous restent souvent assez mystérieuses, car si certaines se réfèrent à des proverbes et à des légendes populaires, d'autres appartiennent au monde de l'alchimie et de l'hermétisme.
Mais ce pittoresque ne doit pas nous faire oublier qu'à l'origine l'œuvre était effrayante: elle montrait avec force détails ceux qui se livraient au péché et dont l'âme serait damnée.
Malgré ses couleurs chatoyantes, ce panneau central, installé entre deux panneaux latéraux, l'un représentant La Genèse, et l'autre Adam et Eve au Paradis, a pour sujet la terreur de l'Enfer.

L'auteur

Comme beaucoup d'artistes du Moyen-âge, son nom est emprunté à la ville où il est né vers 1450:'s-Hertogen-bosch (Bois-le-duc). Et cette ville, Hieronymus (Jérôme) Bosch ne la quittera jamais.
Il épouse en 1480 la fille d'un aristocrate, devient membre-notable d'une confrérie religieuse dont il est aussi le peintre, et mène une vie paisible dans cette petite cité flamande du duché de Brabant jusqu'à sa mort en 1516.
Cette existence casanière, à peine troublée par un voyage à Venise au début du XVIème siècle, n'empêchera pourtant pas son œuvre d'être reconnue dans l'Europe entière - on le connaît en Espagne sous le nom d'El Bosco et en Italie sous celui de Bosco di Balduc. C'est un moraliste, dont l'œuvre est peut-être influencée par celle d'un écrivain mystique du XIVème siècle, Jan van Ruysbroeck. On suppose que la manière de peindre de Bosch, qui influencera de nombreux artistes (au premier rang desquels figure l'immense Brueghel l'Ancien) cette façon nouvelle de représenter les vices et les péchés, le recours à la satire, à l'humour, a tout à la fois étonné, déconcerté, et séduit ses contemporains.