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Paul Gauguin
1889
Huile sur toile
92 x 73 cm
Paris, musée d'Orsay
© RMN / Hervé Lewandowski
Cette œuvre est exposée dans Le feu
Gauguin choisit ici comme modèle son ami Schuffenecker. Les deux hommes s'étaient rencontrés en 1872 lorsqu'ils travaillaient pour le même agent de change. Ils décidèrent ensemble d'entamer une carrière artistique. Peintre mineur, Schuffenecker fut un fidèle soutien de Gauguin jusqu'à leur brouille dans les années 1890. Il joua un rôle clé dans le développement de l'école de Pont-Aven, organisant notamment la première exposition du groupe et fut également l'un des premiers collectionneurs de Vincent Van Gogh.
Né à Paris en 1848, le petit-fils de Flora Tristan passe sa petite enfance en Amérique latine avant de revenir en France. En 1873, après avoir bourlingué comme marin pendant plusieurs années puis travaillé comme agent de change, il se lance en autodidacte dans la peinture et la sculpture, abandonnant sa famille qu'il ne parvient plus à nourrir. A Pont-Aven il découvre le cloisonnisme, les aplats de couleur ainsi que le symbolisme. Le séjour à Arles avec Van Gogh qu'il admire beaucoup, le marque. Il part ensuite pour Tahiti. Emerveillé par la culture polynésienne, il réalise des œuvres débordant d'énergie et de couleur qui annoncent l'explosion lumineuse du fauvisme. Mais bientôt, miné par les soucis, la misère et la solitude, il fuit aux îles Marquises. Loin du nouvel Eden qu'il espérait y trouver, il découvre le sort tragique qui y est réservé aux indigènes et s'engage en leur faveur. Il y meurt en 1903.