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La division sociale devient parfois division raciale... Aux Etats-unis, les transports furent au cœur du combat pour les droits civiques. A Montgomery, en 1955, la militante noire Rosa Parks refuse de laisser sa place à un voyageur blanc. Elle est arrêtée, jetée en prison et condamnée. Un boycottage est alors mené avec succès sous la houlette d'un jeune inconnu, Martin Luther King. Quelques années plus tard, les Freedom riders militent pour la non-ségrégation dans les transports inter-états, instaurée en 1946 mais jamais mise en pratique. Répondant par la non-violence aux agressions physiques, les militants obtiendront de Robert Kennedy l'égalité dans les transports.
Pour l'édition 2006 du Dak'art, Ndary rendait hommage à Rosa Parks. «Le Refus de Rosa Parks», installation variable, mettait en scène, dans un autobus, des passagers noirs et blancs habillés de différentes couleurs. Outre l'os et le fer présents dans les oeuvres antérieures, une innovation : des portraits de leaders d'Afrique et de la diaspora. Au-delà de Rosa Parks, l'ensemble est un hommage à tous ceux qui ont permis d'écrire les plus belles pages de la lutte pour la dignité de l'homme noir.
En 2009, Ndary Lo "a réinstallé" Rosa Parks dans un bus à la fondation Blachère.
Né en 1961 à Tivaouane, Ndary Lo, sculpteur sénégalais, vit et travaille à Rufisque, dans la banlieue de Dakar. Après des études d'anglais, il suit une formation à l'Ecole Nationale des Beaux-Arts de Dakar et très vite il expose en tant que sculpteur plasticien.
Depuis 1992, Ndary Lo a engagé une recherche autour de l'Homme avec comme matériau de base le fer. Ses « Hommes qui marchent », longues silhouettes métalliques, ses femmes élancées aux visages flous, et ses ventres en ferrailles remplis de têtes de poupées, en font le lauréat de nombreux prix lors de manifestations artistiques parmi lesquelles les éditions 2002 et 2008 de la Biennale de Dak'art.
Ndary Lo remporte en 2002 le Grand Prix Léopold Sédar Senghor de la Biennale des arts plastiques africains contemporains à Dakar avec son installation intitulée « la longue marche du changement ». La même année, l'artiste reçoit la distinction de « Chevalier des arts et des Lettres » de la République française.