New York
Pyongyang
Londres
Abidjan
Lisbonne
Moscou
Calcutta
Montgomery
Paris
Tokyo
Bécon-les-Bruyères
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complet !
Pour accueillir un réseau d'omnibus, les villes doivent s'adapter (élargissement des voies, investissements publics pour faire baisser les prix, évolution des mentalités) car les désillusions sont à la hauteur des espérances : les omnibus sont souvent complets et les trajets lents et chers.
« Il est toujours difficile de conduire vite en ville en plein milieu de la journée, lorsque les rues sont complètement encombrées, mais nous fîmes ce qu'il fallait. (...) j'avais une très bonne bouche, que la moindre inflexion des rênes suffisant à guider, et c'est précieux à Londres au milieu des équipages, des omnibus, des carrioles, des fourgons, des fardiers, des fiacres et des gros chariots qui se faufilent au pas ; certains vont dans un sens, les autres dans un autre ; certains avancent lentement, d'autres essayent de les doubler ; les omnibus pilent net à tout moment pour prendre un passager, obligeant le cheval qui les suit à s'arrêter également ou à leur passer devant. Juste au moment où vous tentez d'en dépasser un, c'est là qu'un véhicule se faufile à toute allure dans l'étroit passage, et il vous faut rester derrière l'omnibus. Bientôt, une nouvelle chance s'offre à vous et vous parvenez à avancer, mais vos roues frôlent l'obstacle de si près qu'il suffirait d'un demi-pouce de plus pour que vous érafliez l'omnibus ! Bon, vous avancez bien pendant un moment mais vous vous retrouvez bientôt dans une longue file de carrioles et de voitures contraintes à avancer au pas. Vous êtes sûrement arrivé à un bouchon qui vous obligera à rester immobile pendant de longues minutes, jusqu'à ce que quelque chose se débloque dans une rue adjacente ou qu'un policier intervienne : vous devez alors être prêt à toute éventualité, comme celle d'avoir à foncer en avant si une ouverture se dégage, tout en restant capable de deviner en un clin d'œil s'il y aura suffisamment de place et si vous aurez le temps de passer. Sinon, vos roues risquent d'être brisées ou coincées, ou encore le brancard d'un autre véhicule peut vous atteindre à la poitrine ou à l'épaule. Traverser Londres rapidement en plein milieu de la journée nécessite donc beaucoup d'entraînement. »
L'invention de l'impériale, dont les places sont moins chères qu'à l'intérieur, augmente la capacité sans accroître l'encombrement au sol, mais ne résout pas tout.
Série des vues célèbres de Tokyo
Cette estampe est tirée de la série des vues célèbres de Tokyo, elle-même étant un « remake » d'une série du même nom réalisée une quarantaine d'années plus tôt par Hiroshige Utagawa, son maître et beau-père. A cette époque, Tokyo est déjà une mégapole de plus d'un million d'habitants et les transports en commun sont donc indispensables. A son habitude, Hiroshige III montre le virage occidental que prend le Japon à la fin du XIX° siècle. Ainsi beaucoup de ses estampes ont pour premier plan un poteau électrique, à l'instar des photos que prennent de nos jours les touristes au Japon. On peut remarquer que le cocher de cet omnibus et certains des passagers portent un chapeau occidental.
Hiroshige III Utagawa
De son vrai nom Ando Tokubei, est un dessinateur, peintre et graveur japonais né en 1842 à Tokyo d'un père charpentier mais adopté par un restaurateur. Il fait la connaissance du graveur Hiroshige Utagawa et devient sonsecond élève et second gendre, celui-ci ayant changé de nom plusieurs fois selon la coutume des peintres japonais. Hiroshige est très actif à partir de la mort de son maître en 1865, époque à laquelle le Japon s'ouvre à l'occident. Ses estampes nishiki-e (xylographie polychrome) s'attachent à montrer les transformations du pays, ainsi qu'à vanter les mérites des artisans nippons. Il meurt en 1894.