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Mark Rothko
Date : 1937
Technique : huile sur toile
Dimensions : 86 x 61 cm
Localisation : National Gallery of Art, Washington DC
Crédit photographique : © Christopher Rothko and Kate Rothko Prizel
Cette œuvre est exposée dans Transports urbains
A la fin des années 30, Rothko réalise plusieurs tableaux ayant le métro pour thème, ou plus précisément, les quais du métro, avec des passagers en attente. C'est pour lui l'occasion de composer des toiles à partir d'horizontales et de verticales, les personnages étant traités comme des bâtons, grands phasmes filiformes. Ils sont plats, raides et inexpressifs, suggérant malgré tout un drame intérieur inaccessible. Mais l'on perçoit déjà dans sa palette une très grande recherche chromatique qu'il oppose à son refus déjà perceptible de l'artifice de la perspective : « We are for flat forms because they destroy illusion and reveal truth.»
Figure tutélaire de « l'école de New York », le peintre Mark Rothko est né en 1903 à Daugavpils en Lettonie dans une famille de pharmaciens. La famille émigre à Portland, USA en 1913. Brillant à l'école, il est admis à Yale où il projette de devenir ingénieur ou juriste. Mais il abandonne ses études en 1923 et s'installe à New York où il étudie la peinture avec Max Weber et devient professeur de dessin pour enfants. Ses premières toiles, dans les années 30, sont influencées par l'expressionnisme et ont pour sujet des scènes urbaines, des portraits et des intérieurs. Il puise ensuite son inspiration dans le surréalisme et les thèmes bibliques. Ce n'est qu'à la fin des années 40 qu'il se détache du sujet (« Il est couramment admis parmi les peintres que peu importe ce qui est peint tant que c'est bien peint. C'est l'essence de l'académisme. Rien ne vaut une bonne peinture sans sujet. ») et trouve la forme qui fera sa gloire : de grandes nappes rectangulaires de couleur aux contours flous qui vibrent littéralement sur leur fond par de subtils contrastes. Les commandes publiques commencent à affluer à partir des années 60. En 1968, on lui diagnostique un anévrisme de l'aorte qui l'affaiblit et l'empêche de travailler sur de grands formats. Il se suicide en 1970. Depuis sa cote ne cesse de monter et place Rothko dans le « top ten » des peintres les plus chers.