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Jacques Louis David (atelier de)
1793
130 x 162 cm
Peinture sur toile
Musée du Louvre, Paris
© RMN / Gérard Blot / Christian Jean
Cette œuvre est exposée dans Le bain
Ce tableau, l'Assassinat de Marat, fut achevé en octobre 1793, soit trois mois seulement après le meurtre. Il en existe plusieurs versions et un grand nombre de copies. L'une des versions, l'avant-dernière dit-on, vient d'être découverte et vendue à Paris en septembre 2008. La dernière est censée être celle du musée de Bruxelles. Celle du Louvre serait donc l'antépénultième.
On y constate l'immense talent de portraitiste du peintre et la subtilité incomparable de sa lumière - des qualités moins évidentes dans ses grandes scènes historiques.
On y voit surtout cet étrange éclairage venant de la gauche et se posant sur le mur brun comme s'il s'agissait d'une poursuite de théâtre. Il éclaire au passage le corps, laisse sur la peau d'admirables ombres, et insiste sur la lettre que Marat tient encore dans sa main, et sur la caisse servant de support à l'encrier où est écrit selon les versions : A Marat, David (Bruxelles) et N'ayant pu me corrompre ils m'ont assassiné (Paris).
Jacques-Louis David, né en 1748 à Paris, est considéré comme le grand représentant de l'école néoclassique : canons esthétiques de l'Antiquité et perfection de la réalisation. Il entre à seize ans à l'Académie Royale dans l'atelier du peintre rococo Joseph-Marie Vien. Il rata d'abord trois fois, et de peu, le prix de Rome (à la troisième tentative, en 1773, il voulut se suicider), avant de la gagner en 1774. Il reste à Rome jusqu'en 1780, revient exposer au Salon du Palais du Louvre à Paris, et est reçu à l'Académie.
Durant la Révolution (il est l'un des acteurs les plus violents avant d'être lui-même emprisonné après la chute de Robespierre), son style se singularise, basé sur l'art antique romain. Les œuvres adoptent alors un ton moralisateur et patriotique. En 1797, il rencontre le général Bonaparte (qui le nommera en 1804 premier peintre de l'Empire), et lui restera fidèle, jusqu'à la débâcle de Waterloo, ce qui lui vaudra, en 1816, d'être exilé du royaume par Louis XVIII.
Il trouve asile à Bruxelles où il peint une série de portraits des personnalités belges et, malgré une amnistie, il refuse de revenir en France et meurt dans la capitale belge en 1825.