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Musée historique de l'environnement urbain

Hommage d'André Malraux à Jean Moulin

André Malraux

1964
23 min
© INA

Cette œuvre est exposée dans Le bain

L'œuvre

Le discours du transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon est le plus célèbre des discours de Malraux.
Prononcé un matin de novembre 1964 devant de Gaulle, une bonne partie du gouvernement et les enfants des écoles, place du Panthéon, Malraux rappelle avec grandiloquence le rôle de la résistance et canonise son chef Jean Moulin :
C'est la marche funèbre des cendres que voici. À côté de celles de Carnot avec les soldats de l'an II, de celles de Victor Hugo avec les Misérables, de celles de Jaurès veillées par la Justice, qu'elles reposent avec leur long cortège d'ombres défigurées. Aujourd'hui, jeunesse, puisses-tu penser à cet homme comme tu aurais approché tes mains de sa pauvre face informe du dernier jour, de ses lèvres qui n'avaient pas parlé ; ce jour-là, elle était le visage de la France...

Il faut dire que l'enjeu politique était de taille : les élections présidentielles de 1965 approchaient, et les sondages étaient peu optimistes...

L'auteur

Né à Paris en 1901, André Malraux, aventurier et trafiquant d'art dans sa jeunesse, écrivain, résistant puis ministre du général de Gaulle, est un modèle d'intellectuel « à la française ».

Très tôt, il manifeste un goût marqué pour la lecture, mais il abandonne ses études secondaires et n'obtiendra jamais son bac. Il fréquente les milieux littéraires et survit en procurant des livres à des bibliophiles. Au début des années 20, il part au Cambodge et y vole des sculptures khmères, qui lui vaudront une peine de prison.
En Indochine, il dirige une publication anticoloniale, puis rentre en France où il rédige La condition humaine, prix Goncourt 1933. Antifasciste, il part combattre en Espagne à la tête de l'escadrille « España », épisode de sa vie qui lui inspirera le roman L'espoir. Durant la guerre, il entre tard en résistance (mars 44) et finit par prendre la tête de la brigade « Alsace-Lorraine » surnommée « les 300 pouilleux ».

Sa rencontre avec le général De Gaulle est décisive :
il est ministre de la propagande et de l'information dès 45, puis adhère au RPF. Ministre de la culture de 59 à 69, il crée les Maisons de la Culture, fait appliquer la loi sur le ravalement des immeubles, passe des commandes publiques à des artistes (le plafond de l'opéra de Marc Chagall...) tout en continuant à écrire. Malade, il meurt en 1976.