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Fahrenheit 451 est l'adaptation au cinéma du roman éponyme de Ray Bradbury. Le titre fait référence à la température de combustion du papier (232°C). Ce roman de science-fiction décrit une société dans laquelle les livres sont prohibés. Des policiers-pompiers sont chargés de débusquer les lecteurs contrevenants et de détruire par le feu, publiquement, les ouvrages qu'ils trouvent. L'un de ces pompiers finit, par curiosité, par soustraire à un autodafé « David Copperfield » pour le lire. Dès lors, le démon de la lecture le prend et il bascule dans l'illégalité, au point de prendre le maquis où il fait la rencontre de fugitifs qui, pour sauvegarder le patrimoine littéraire, ont chacun la charge de connaître un livre par cœur. C'est un violent réquisitoire contre l'omniprésence de l'image et de la télévision, allant jusqu'à imaginer des émissions interactives qui ressemblent à nos programmes de télé-réalité. Mais c'est surtout un magnifique quoique manichéen plaidoyer pour la littérature et la liberté de pensée qu'elle induit.
Il peut paraître donc assez paradoxal pour François Truffaut, amoureux des livres, de l'avoir adapté pour le cinéma. En réalité, comme l'exprime très bien cette analyse du film, Truffaut a réconcilié « le livre et l'écran, qui ne pouvaient se dispenser l'un de l'autre pour se dénoncer, ne peuvent maintenant plus se passer l'un de l'autre pour clamer ensemble leur liberté et affirmer leur humanité. »
Cinéaste français, né à Paris le 6 février 1932. Fils unique, délaissé par ses parents, le jeune François va très tôt se prendre de passion pour le cinéma. Il meublera devant la toile des après-midi de solitude et sera marqué à jamais par les chefs d'œuvre projetés au « ciné » du quartier : notamment « Paradis Perdu » d'Abel Gance. On est en 1940 et il a ...huit ans !
Dans la foulée de l'adolescence, il ouvrira même un ciné-club, en 1947. Mais, de fugues en errances, le spectre de la délinquance le rattrape et les sanctions pénales tombent. André Bazin et son épouse lui seront alors d'un grand secours, affectif et matériel.
En 1950, Truffaut va même jusqu'à s'engager dans l'armée ; il sera rapidement condamné pour désertion et emprisonné, avant d'être réformé ! La critique cinématographique va l'occuper pleinement dans « les cahiers du cinéma »... (rencontre importante avec Rossellini) ... En 1957, il fonde sa propre maison de production, « les films du carrosse », qui permettra à Godard, Rohmer, Pialat entre autres de prendre leur envol (c'est lui qui a écrit les grandes lignes de « A bout de souffle » et qui les cèdera à Godard plus tard). Après trois courts métrages, il réalisera son premier long à 27 ans. Suivront 21 films en 23 ans de carrière, avec parfois deux tournages annuels ! Une carrière marquée par la passion et l'exigence. En véritable militant, il pose les bases de « la nouvelle vague » et affirme une nouvelle façon de produire, d'écrire, de filmer, de diriger des acteurs. Tout au long de sa courte vie (il mourra en 1984), François Truffaut nous offrira le regard tendre d'un homme doux. Tous ses films nous questionnent sur les femmes, sur les hommes, sur l'enfance, sur la mort, sur le cinéma, sur la vie en quelque sorte !